mardi 27 mai 2008

Comment faire porter le chapeau à ses domestiques ?

Lorsque je suis rentrée saoule de chez Anna Gavalda, Côme n’en fut pas très heureux. Il aurait, certes, pu l’ignorer si je ne m’étais pas jetée sur lui, alors qu’il dormait, forçant sa bouche de ma langue avinée. Je n’y peux rien, l’alcool libère mes hormones les plus agressives sexuellement.

Côme a d’abord protesté, puis, alors qu’il répondait à mon étreinte de la manière virile qui est la sienne, j’ai éructé. D’un bond, je me suis dégagée et j'ai crapahuté, titubant quelque peu, jusqu’aux toilettes, les deux mains appliquées sur ma bouche.

Côme, inquiet a surgi derrière moi, au moment où je me mettais à vomir.

Entre deux salves nauséabondes, j’ai réussi à tout lui expliquer :
«Côme, très cher, que cela reste entre nous mais Maria-Magdalena buvait tellement ce soir que j’ai dû boire de concert. Qu’aurait pensé Madame Gavalda si elle avait constaté, qu’en ma sobre présence, une domestique osait se griser ? »

Côme admit à contrecœur cette raison farfelue.
Mais il admit.


Lorsqu’en compagnie de son directeur qui venait dîner, Côme a découvert Aloysius les fesses à l’air dans le hall d’entrée, s’amusant à marcher dans son pipi, j’ai réagi en accordant mes cris aux siens. Mon très cher mari ignorait que ce jour là la nurse avait demandé sa journée. Framboise qui émergea du dressing où nous faisions les essayages de nos emplettes du jour a failli protester en m’entendant accuser Juliette de ma négligence. Mais elle a compris et elle m’a aidée.
« Cette Juliette est une vraie ogresse, a-t-elle dit. Vous devriez la virer ! »
Côme admit donc, et il donna son congé, à mon grand regret, à notre nurse. Mais que pouvais-je faire ?


Lorsqu’en voiture, un cahot a eu raison de la détermination avec laquelle je serrais mes sphincters, laissant échapper un fumet frelaté, je me suis empressée de chuchoter à l’oreille de mon époux que notre chauffeur, Karl, n’en était pas à ses premiers gaz en ma présence :
« Je pense qu’il doit avoir quelques problèmes digestifs, ai-je expliqué. Mais ne t’inquiète pas, je lui ai pris rendez-vous avec ton gastro-entérologue ! »
Confronté à certains manquements à la décence dont il avait souffert au début de notre relation, Côme admit. Il se rencogna dans son siège, fusillant du regard la nuque épaisse de notre serviteur.


En conclusion, si vous voulez faire porter le chapeau à vos domestiques, ne vous gênez pas mais si vous voulez éviter de les licencier tous sans arrêt, manœuvrez avec dextérité :
- En vous incluant dans les conséquences du crime dont vous avez été coupable, avec votre bonne
- En incluant votre époux dans le crime dont serait coupable le domestique.


Sinon, surtout, ne manifestez aucune culpabilité apparente, virez sans état d’âme. Après tout, une sur trois c’est peu.
Non ?

Chapeau : John Galliano

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Masi arrête de dire que Côme est viril, ça ne trompe absolument personne !

Anonyme a dit…

Ma chère cousine, malgré toute l'affection que je te porte, si tu persistes à dénigrer ton cousin, je serais contrainte d'arrêter ce blog !

Anonyme a dit…

des menaces, toujours des menaces....

Anonyme a dit…

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