lundi 30 juin 2008

Bertille débarque

3 avis

Je rêve que je suis dans une fusée, avec mon casque énorme, qui contient tous mes cheveux. Je souris par le hublot, je m’installe dans le siège qui craque sous mon poids. Décollez jeunesse. La mise à feu, la fumée qui sort de partout, ça pétarade, mais ça reste sur place.

Allo la base nous avons un problème. C’est dommage, il y a eu des soviétiques et des américains et des chinois même des suisses dans l’espace, j’allais être la première représentante du peuple gros sur la lune. J’allais planter mon beau drapeau, arborant l’insigne de la baleine fringante.

Allo la base, il faut évacuer Bertille, la fusée ne peut pas décoller. Je sors, j’enlève mon casque, mes superbes cheveux esclaves des shampooings fous s’échappent du cou, et je vous emmerde.

J’arrive à Paris. A nous deux, ville lumière. Les portes du métro s’ouvrent, quand c’est l’heure de pointe, les moldus m’aperçoivent, ils se disent oh non, pas elle, on ne va jamais survivre. Ils se serrent les uns les autres, semblant me supplier du regard : on est quand même bourré à craquer là dedans, si on plus on doigt se taper des grosses. C’est la vie. Mais il y a les basiques, heureusement. Les seins, par exemple. Avant, tu as droit au trio infernal. Tu es jeune, grosse et plate, un comble. Tu ne t’en sors pas. Après, si tu as de la chance, il t’échoit une poitrine adéquate.

Ah, ce n’est pas les petits seins en forme de poire ou de cerise ou de datte qui frétillent tout seul, qui font leurs petits malins, non, c’est les outres, qu’il te faut corseter, dresser au cuir, disposer sur dans des cages blindées. La poitrine, décapotable, avec bien sûr le décolleté d’ogre qui mange le regard sans sommation. Pas de quartier, pas de prisonnier. Ça marche à tous les coups. C’est sorcier.

Par exemple, si le petit guichetier a la faiblesse de penser trois secondes : tiens voilà la grosse, quand je débarque, il se retrouve vite le nez au milieu des Zeppelins, il devient tout petit, il se trompe de mots, il balbutie. Il a les yeux harponnés par le paysage joyeux, doré et vallonné des nibards qui foisonnent devant lui. Il est à la limite de me demander l’autorisation de téter, le con. Et je pars. Il doit se dire, le guichetier, c’était juste une grosse, il secoue sa tête pour remettre ses idées en place, mais je suis sûre qu’il a du la sentir, la sève lui faire le tour du ventre.

J’ai rendez-vous avec Avanie. Framboise la surnomme la Princesse Charles, ou Lady Dry, ou Queen Kong, mais elle est tout à fait charmante. Comme je sors d’un pensionnat mi-soviétique, ça fait un peu pallier de décompression. Mais je suis sûre qu’elle est très sexe, cette cousine, au fond. Elégante, stricte, mince, elle est raide comme la justice, ce qui est sexe aussi, en soi. D’ailleurs, je lui ai dis pour briser la glace : Van, je suis sûre qu’on va faire les 400 couilles ensemble. Elle a rectifié : "les 400 coups, Bertille, voilà le nom exact du film. Ne te trompes pas, dans les conversations, tu pourrais passer pour une cruche." J’ai rigolé comme une otarie, secouée, je l’ai vu interloquée par mes seins champions du trampoline, interdite, les lèvres pincées.

Mannequin : Velvet dAmour

dimanche 29 juin 2008

Avanie marche fièrement

105 avis

J'étais tellement tendue ces dernières semaines que Côme m'a gentiment offert un peu de solitude et il est parti en week-end à Deauville avec Aloysius. J'ai versé quelques larmes en embrassant mon fils qui serrait son doudou contre lui mais une fois la porte refermée j'ai exécuté un série d'entrechats dans le hall d'entré. Puis, nue, j'ai sauté dans la piscine où j'ai nagé voluptueusement en rêvant aux longues heures de liberté qui s'annonçaient. Alors que je sortais de l'eau, une voix chaude m'a surprise et j'ai poussé un petit cri.

Shana en tenue de Carnaval, bardée de plumes, a éclaté de rire sans cesser de me détailler de la tête aux pieds. Pudiquement j'ai tenté de cacher à la fois mes seins et ma toison mais elle a ri de plus belle :
"Un si beau corps n'a pas été conçu pour se dissimuler !
Puis, sans gêne, elle a ajouté, rêveuse :
- Je n'avais jamais vu de vraie rousse...
Flattée en dépit de mon malaise, je me suis allongée sur une chaise longue, le plus loin possible de la nurse à plumes roses.
- Ai-je oublié de vous donner votre week-end ? ai-je demandé. Parce que je croyais être seule à la maison. C'est pour cela que...
- Excusez-moi, a répondu Shana en détournant enfin les yeux, mais j'avais oublié mon étendard. D'ailleurs Cindy m'attend en bas, elle est furieuse, nous sommes en retard, je vais me dépêcher.
Mais elle n'a pas esquissé le moindre mouvement.

- De quoi s'agit-il ? Il y a un Carnaval quelquepart ?
Shana a souri et j'ai presque regretté de ne pas entendre encore une fois son rire crystallin :
- Mais non, c'est la Marche des Fiertés aujourd'hui, la Gay Pride quoi !
Elle a saisi sa banderolle et l'a dépliée avec un tadam triomphant. Il était écrit en lettres argentées : "Lesbiennes et fières de l'être".
J'ai rougi et j'ai articulé :
- Vous ne devriez pas tarder plus longtemps, votre amie doit s'inquiéter.

Tandis qu'elle s'en allait je me suis allongée à plat ventre.
J'étais un peu troublée. Avais-je bien vu ? Shana portait-elle un string sous sa jupette de plumes ? Comme toutes les filles, j'avais eu des amitiés passionnelles à l'adolescence et plusieurs fois mes sentiments m'avaient incité à des rêveries illicites. Mais jamais je n'avais connu de femme qui aime les femmes. Shana était si belle, son corps si sensuel...

Alors que je somnolais, bercée par le balancement des arbres sur la terrasse, quelqu'un a toussé, près de moi. D'un bond je me suis mise debout.
C'était Shana, de retour avec son rire délicieux :
- Cindy est partie, dit-elle, sans avoir l'air déçue. Mais j'ai eu une idée : et si vous m'accompagniez ? J'ai besoin de quelqu'un pour tenir l'autre côté de la bannière.

J'ai refusé catégoriquement en me rallongeant sur la chaise longue mais Shana s'est enquise :
-J'espère que vous avez mis de la crème solaire, votre peau est si claire !
Comme je secouais la tête, elle a saisi le tube qui était à nos pieds et elle a entrepris de me protéger du soleil... Ses mains étaient brûlantes et voluptueuses. De temps en temps, elles s'attardaient, leur pression devenait bouleversante.

- Que vous êtes tendue ! Je vais vous masser, a-t-elle soufflé dans mon oreille.


Shana avait raison, après son massage, j'ai pu danser dans les rues de Paris jusqu'au bout de la nuit. Je me sentais aussi légères que les plumes roses qu'elle avait partagé avec moi... Ainsi parée, je savais que j'étais, comme une danseuse du Crazy Horse, abominablement sexy.

Si Côme m'avait vue !

Photos : Dita Von Teese au Crazy Horse
et Gérard Rancinan

dimanche 22 juin 2008

Avanie nage en eaux troubles

6 avis

Qu'on se figure que je n'ai jamais vu la scène de Loft Story où Loana, dans la piscine, se donne à Jean-Edouard.


C'est drôle mais c'est ce soir-là que Côme m'a demandée en mariage. Nous étions au Ritz, tandis que la France entière avait les yeux rivés sur la première émission de télé-réalité française.

Le lendemain, émue, j'ai appelé plusieurs amis pour leur annoncer la nouvelle de mon bonheur tout neuf. J'avais à peine fini de dire bonjour que chacun se mettait à hurler : "Tu as vu ça, hier ? C'est dingue ! Dans la piscine, avec les caméras, etc."
Impossible de placer une parole.

Je crois qu'après cinq appels de ce style, j'ai décidé de laisser passer quelques jours avant de parler de la fin de mon célibat. A la place, j'ai allumé la télévision. Dans le loft, il ne se passait rien...

Et puis, hier, j'ai repensé brusquement à Loana.
Nous étions seuls dans la piscine, sur notre terrasse. Aloysius dormait dans sa chambre. Au loin, la Tour Eiffel chatouillait les nuages. Les domestiques avaient regagné leur domicile. Adossée au bord, je sentais un jet d'eau troublant passer entre mes cuisses. Tout à coup, mon époux bien-aimé a mordu un de mes mollets sous l'eau. Je ne sais si c'était la chaleur pesante de l'air ce jour-là mais je me sentais toute chose.

Je me suis mise à rire bêtement et Côme, encouragé, s'est écrié : "je suis le grand requin blanc !
Avec un sourire niais j'ai répondu "quelle queue gigantesque ! " (je parlais bien-sûr de la queue du requin, n'allez pas vous imaginer que...) et Côme a arraché mon bikini.

Le bord de la piscine griffait mon dos sous les puissants assauts de mon mari, le jet d'eau caressait nos sexes emboités et nous avons pris un plaisir inouï.

Un peu plus tard, alors que Côme m'étalait une crème cicatrisante dans le dos je lui ai demandé :
"Tu crois que Loana et Jean-Edouard sont toujours ensemble aujourd'hui ?"

Il n'en savait rien.

Avanie cuisine (pour) Framboise

9 avis

Framboise a enfin accepté de déjeuner à la maison.

Il y a deux semaines que je tentais de la faire venir afin de lui exposer mon nouvel arrivage de robes Dona Karan. Et, surtout, je le confesse, je mourrais d’envie de rencontrer Baptiste, son fiancé.

Alors, lorsqu’elle a accepté de partager, en couple, notre barbecue dominical sur la terrasse, j’ai aussitôt envoyé la bonne acheter des côtes de bœuf chez le boucher tandis que je passais commande de macarons chez Ladurée.

« Bapt est tellement viril, avait hurlé ma cousine dans le combiné, il a des mains larges comme des pelles ! Le poil de sa barbe est si dru que quand il m’embrasse ça me fait un peeling à moindres frais. Je l’adoooooooooore ! C’est l’homme de ma vie !»

La côte de bœuf m’a semblée être le plat idéal pour un homme qui a des membres de géant.


Enfin je ne parle pas de…


(Framboise n’a pas encore abordé le sujet mais je présume que…)


Mais ça ne vous regarde pas, dites donc !

Toujours est-il, que juste après le départ de l’aide cuisine, Framboise m’a rappelée :
« Au fait, tu vas faire quoi à manger ?
- Pourquoi ? ai-je demandé, méfiante.
- Et bien, Baptiste est un petit peu compliqué. Enfin, il prend soin de sa santé et de son corps, tu comprends. Il préfère les aliments bio.

J’ai soupiré.
- Ne te plains pas, parce qu’il sort d’une période macrobiotique et là c’était l’enfer, je m’y perdais complètement.
- Ce n’est pas grave, Framboise, ai-je tempéré – car sa voix devenait suraiguë – il y a un magasin Naturalia près de la maison, on va bien trouver de quoi lui concocter un repas. Ils ont souvent du poisson. Il aime le poisson ?
- Oui. Mais... Avanie... il y a autre chose à prendre en compte…
- Ah bon ? Quoi ?
- Tu ne te moques pas de moi ? Hein ? Promis ?
- Je le promets mais je ne vois pas…
- Je suis au régime !

J’ai hurlé de rire dans le téléphone.

Framboise a protesté, boudeuse :
- Tu avais promis.
- Mais tu es mince comme une crevette ! Ou plutôt comme une arête de crevette.
- Avanie !
- Qu’est-ce qui se passe ? Ta minijupe préférée a rétréci au lavage et cela t’a rempli de doutes ?
- Avanie !
- Oui ?
- Les crevettes n’ont pas d’arêtes !
- Tu es sûre ?
- Et j’ai vu l’ex de Baptiste. Le genre Kate Moss mais en mieux.
- Mais Framboise, tu es mille fois plus belle que Kate Moss.
- Non. L’autre jour, à la loupe, j’ai regardé mes cuisses et j’ai vu un millimètre carré de peau suspect. Du genre capitonné.
- J’aimerais bien voir ça, ai-je dit ironique.

Mais Framboise a susurré :
- Allez Avanie, sois chic, promets de me concocter un repas light !

Et comme je ne peux pas lui résister, voici ce que la cuisinière a préparé :

En entrée, un petit assortiment de verrines.

Et, en plat principal, un carpaccio de bar aux mangues

Ingrédients pour 4 personnes

400 g de filets de bar
1 mangue mûre à point
poivre noir fraîchement moulu
huile d'olive
gros sel
Préparation

Coupez les filets de bar en fines tranches. Pelez et coupez la mangue de la même manière.

Disposer dans une assiette huilée, puis arroser de 2 à 3 cuillères d'huile. Saler et poivrer. Laisser mariner au moins 30 minutes avant de servir.



Malheureusement, Baptiste n'est pas venu. Framboise avait oublié que c'était le jour de son tournoi de tennis annuel :

- J'adore le regarder jouer. Il pousse de "han" à faire rougir toute autre fille que moi.

Puis, au dessert, Framboise m'a avoué que ce que j'avais imaginé était vrai. Baptiste n'a pas seulement de grandes mains...

vendredi 20 juin 2008

Avanie coache Bertille

4 avis

A minuit dix, hier, Côme m’a secouée. J’ai ôté mon masque pour les yeux , mes boules Quiès et un mot tel que « Gueu » a franchi ma bouche desséchée par le sommeil. Sur ma tête, la fourrure rose de ma nuisette formait un curieux panache.
Côme me dévisageait d’un air furieux.

« Que se passe-t-il ? ai-je baillé
- Ton cousin Calixte est au téléphone. Il souhaite te parler.
- Mais enfin Côme, ai-je protesté, tu aurais pu lui dire que...
- Figure-toi ma chère, que, bien entendu, je lui ai demandé de rappeler à une heure raisonnable. Je l'ai également informé du fait que nous avions sombré tous deux dans un sommeil réparateur mérité. Pourtant, il s'est obstiné. Il paraît que l'affaire est de la plus haute importance. Alors, au dixième coup de téléphone, je te réveille et je te somme d'aller lui répondre. Merci !

Je me suis donc extirpée de mes rêves et, adossée ma pile d'oreillers, j'ai articulé un allo peu amène.
- Ah ! Douce cousine, a vitupéré un Calixte éméché. Alors, raconte-moi, tu dors en quelle tenue ? Un pyjama en pilou-pilou de chez Calvin Klein ?
J'ai gloussé :
-Mon pauvre cousin, décidément tu ne me connais guère ! Figure-toi que je porte une nuisette rose transparen...

Ma phrase est restée suspendue, crucifiée aux quatre coins par les regards assassins de mon époux.

- Je veux dire : mais qu'est-ce qui te prend de nous déranger à cette heure indue ? Enfin Calixte !
- Bon, c'était pour te prévenir que Bertille allait bientôt prendre le train. Elle arrivera de Suisse vers sept heures du matin. Si tu pouvais aller la cueillir.
- Mais qui est cette Bertille, je ne connais pas cette...
- Rhhooo Avanie, détends-toi un peu, relax ! Cette jeune fille de bonne famille est la sœur de mon cousin Estèphe. Elle vient de claquer la porte de son pensionnat pour tenter l'aventure à Paris. J'ai promis à ses parents que tu te chargerais de la remettre dans le droit chemin.
- Moi ? Mais je...
- Oui toi ! J'ai pensé que tu alliais des qualités de diplomates et un goût indéniable en matière de mode. Bertille a besoin d'une garde-robe si elle veut se lancer dans le monde du travail.

Je rougis. Ainsi Calixte m'adressait des compliments ! Je n'en revenais pas :
- Alors ça roule jeunesse ?
- Euh, bon je crois que...
- Super ! a-t-il hurlé dans le combiné. Bon adjugé vendu ! Merci, bye bye ! Ah et je te préviens quand même, ça ne va pas être une mince affaire.
Avant qu'il ne raccroche j'ai entendu une foule éclater de rire avec lui. Il m'a semblé reconnaître les éclats hystériques de Framboise mais je n'en suis pas certaine.

J'avais oublié Côme. Il a saisi le téléphone qu'il est allé reposer sur son socle et il a dit :
- J'ai rêvé, ou, en ma présence, tu as flirté avec ton cousin ?
- QU'EST-CE QUE TU DIS ? J'AI REMIS MES BOULES QUIES ? ai-je prétendu.
Côme m'a tourné le dos, furieux, et il s'est rendormi aussitôt.

C'est Karl qui nous a ramené Bertille, vers midi. "Elle a tenu à visiter la ville, m'a-t-il expliqué". Comme je fronçais les sourcils, il m'a expliqué : "Elle n'est pas facile à contredire vous verrez !"

Puis, Bertille a surgi dans le salon. Comment la décrire ? Par où commencer ? Tout, chez elle, est gigantesque. Elle doit mesurer un mètre quatre vingt et peser une centaine de kilos. Ses cheveux sont immenses et volumineux. Sa voix tonitruante. Sa bonne humeur communicative. Ses colères phénoménales.

Je lui ai proposé d'aller faire un tour Avenue Montaigne et elle a refusé, prétextant que ni Chanel ni Dior n'avait de tenues dans sa taille.
- Et puis, ce que je veux d'abord, ce sont des sous-vêtements. Avanie, je sais ce qu'il faut faire : Cherchons sur internet, il paraît que tu es une experte en informatique.
J'ai protesté mais Bertille ne m'a pas entendue. Elle n'arrêtait pas de parler.
- Mère et Père croient que je ne sais pas quoi faire dans la vie. C'est faux ! Je veux être mannequin !
Là, je vous l'avoue, j'ai craché mon infusion sur l'écran d'ordinateur et j'ai laché ma tasse par terre.
- Ma petite Bertille, ai-je commencé en me frottant les mains, comment dire ?

La demoiselle, imperturbable, a tapé sur mes mains et a poursuivi :
-Un mannequin grande taille, tu t'en doutes ! J'ai rencontré un photographe, il me veut dans son agence... Tu le connais peut-être ?
- Euh ça...
- Il s'appelle Massimiliano, un truc comme ça.
- Ah et..
- Ouais il est beau, magnifique, il m'a déjà fait faire quelques photos mais il voudrait voir comment je suis, enfin tu vois quoi, en petite tenue !
- Je ne crois p...
- Alors voyons voir ce qu'il y a sur le web !

Après quelques clics, Bertille avait jeté son dévolu sur plusieurs tenues suggestives.

Elle n'a même pas accepté de prendre au moins quelques sous-vêtements pour le quotidien. Des choses sobres et élégantes qui lui permettraient de porter un tailleur avec élégance :

Alors que je tentais de la convaincre de saisir une délicieuse robe bleue-marine, Bertille m'a regardé dans les yeux :
- Avanie, ma chéri, je n'ai que dix-huit ans mais je suis plus avertie que toi, il me semble. Il n'y a qu'une chose qui compte dans la vie, c'est le sexe... L'amour, si tu veux. C'est ce que m'a dit Massimilianio et je suis d'accord avec lui ! Crois-moi, je ne vais pas me transformer en bonne-sœur, j'en ai assez vu au pensionnat !

J'ai fondu en larmes.

Alors que je tentais de me justifier, Bertille m'a serrée contre son opulente poitrine :
- Tu sais, Van, il n'est pas trop tard pour changer de vie. Quitte ton mari et viens avec moi, je suis sûre que Massimiliano voudra t'embaucher aussi, tu es encore bien pour ton âge !

Mes sanglots ont redoublé et je l'ai raccompagnée à la porte.

Deux jours plus tard, j'ai reçu les photos de Bertille. Avec un petit mot :

"Il m'a dit de faire l'amour à son appareil photo, j'espère que tu ne seras pas choquée ! Et, au fait, il attend ton coup de fil !"

Je l'ai trouvé somptueuse...














Mannequin : Velvet

samedi 14 juin 2008

Avanie se met aux fourneaux

3 avis

La nouvelle nurse est parfaite. D’abord Aloysius l’adore J’avoue que parfois, je suis un peu vexée, parce qu’en plein dans une activité passionnante telle que le coloriage ou le collage de gommettes, Aloysius se met à réclamer « Shana, veux Shana ! ».

Mais s’il faut subir ça et en échange profiter des services d’une nurse juste excellent, eh bien, ainsi ferons-nous.

Au début, je me suis dit « Non, pas question ! » Shana a 52 ans mais elle en fait 35 à tout casser. Elle portait une minijupe en jean avec des bottes. En guise de haut, elle arborait un gilet qui laissait voir son nombril (sans piercing, heureusement !) et le haut d’une poitrine siliconée. J’allais lui demander de rentrer chez elle sans tarder, on ne sait jamais, elle aurait pu prendre froid lorsqu’elle s’est adressée à Aloysius. En quelques mots, elle l’a charmé, lui qui, d’habitude, reste sur sa réserve. En dix, je l’embauchais : elle venait de m’apprendre qu’elle n’aimait qu'elle était gouine.

Aujourd’hui, Shana avait prévu de faire un peu de cuisine avec mon fils : « Quelque chose de très simple, m’a-t-elle dit, lorsque je l’ai regardé avec un froncement de sourcils. Et puis, les hommes ne font pas assez la cuisine a t-elle ajouté. »

Je n’ai rien dit, étant donné que chez moi, les femmes ne la font pas non plus, sauf inspiration soudaine. Nous laissons le quotidien entre les mains de nos domestiques. Mais je me suis souvenue des talents culinaires de Calixte, et il semblerait que ceux-ci rendent son charme plus efficace encore… Donc, j’ai approuvé !

De toutes façons, j’avais rendez-vous avec mon esthéticienne (je rassure Le Sushi, il ne s’agissait pas cette fois d’épilation mais de manucure.) et avec mon coiffeur, le divin Giorgio… Alors.

J’allais partir lorsque Shana m’a alpaguée dans le hall d’entrée. Elle était en larmes. « Mon amie Cindy vient de se faire renverser par un Vélib. Il faut que je file ! »

Et elle a claqué la porte.

Dans la cuisine tout était prêt :

120 grammes de sucre
150 grammes de farine
1 pincée de sel
1 sachet de levure
75 grammes de beurre
4 œufs
1 sachet de sucre vanillé
le jus d’un citron, quelques zestes.

Mais pas de recette.
Alors nous avons tout mélangé. Aloysius s’est fait une joie de verser les ingrédients dans le grand saladier prévu à cet effet. Il a renversé un peu de tout sur ses habits et les miens, mais il était tellement ravi que je n’ai pas eu le cœur de le lui reprocher. J’ai remué énergiquement. Nous avons versé le tout dans 8 petits moules à madeleines… Et voilà !



Par contre, mes mains sont hideuses et je frise !

vendredi 6 juin 2008

Avanie se dépoile

11 avis

Pour notre anniversaire de mariage je cherchais une idée originale afin de gâter mon mari. Ce n'est pas chose évidente car Côme n'a besoin de rien et ce qu'il lui arrive de désirer, il se l'achète lui-même, dans la seconde.

Pourtant lorsque j'ai avoué à Framboise que j'allais sans doute lui choisir une énième cravate de soie, elle me supplia de lui rendre visite. Elle a dû insister un peu car, d'habitude, je ne quitte Paris que par des vols longs courriers mais finalement j'ai réquisitionné Karl afin de rejoindre la ville provinciale où se terre une partie de ma famille.

Framboise m'a entrainée dans une débauche de shopping. Pour nous. J'ai été agréablement surprise des possibilités de dépense qu'offrait une petite ville comme R. Mais lorsque le coffre de la voiture a été rempli de sacs, j'ai réalisé que je n'avais toujours rien trouvé pour mon époux.
"Framboise, me suis-je écriée, c'est une catastrophe : je suis égoïste. Je me suis achetée une dizaine de robes, des bijoux et des chaussures et je n'ai pas la moindre idée de ce qui pourrait faire plaisir à Côme !
- Oh Avanie, ne t'inquiète donc pas. Tiens essaie plutôt ce bikini.
- Tu es sûre Framboise ? Tu me promets que tu m'aideras ensuite ?
- Oui ! Aaaaaaaaaah ! a-t-elle hurlé soudain.
- Qu'est-ce qu'il y a je t'ai marché sur le pied ? Je n'ai rien senti.
- Là ! là ! criait-elle en désignant la culotte de bikini que je venais de passer.
Je me suis mise à hurler aussi imaginant qu'elle avait vu un insecte.

Une grosse voix se fit entendre derrière le rideau.
- Que se passe-t-il mesdames, je suis le responsable de la surveillance, puis-je vous aider ?
Framboise et moi nous sommes tues d'un coup.
- Non, ça ira, pouffa ma cousine
Elle ajouta tout bas.
- Jolie moustache !
-Tu le vois ? ai-je demandé, en me cachant les seins de mes mains.
- Non je parlais de la tienne.

Du doigt, elle pointait les trois poils qui dépassaient de mon maillot de bain.

- Oh tu exagères Framboise, c'est juste que...
- Enlève, m'a-t-elle ordonné.
- Mais pourquoi... enfin... euh.
Elle s'est précipité sur moi et m'a ôté le slip avec les dents.
- Moi Jane toi Tarzan s'est-elle moquée.
J'ai rougi.
- Je sais ce que tu vas offrir à Côme, a-t-elle vociféré.
Là, le vigile décida d'en avoir le cœur net et il ouvrit le rideau. Sa mine féroce s'est adoucie en me voyant nue.
- Excusez-moi mesdemoiselles mais j'ai cru qu'on vous agressait, s'est-il justifié.
- OK, a répondu Framboise en se déshabillant. Non, c'est bon on essaie juste des bikinis. Tiens vous pouvez m'aider à agrafer le soutien-gorge de celui-ci.
Le colosse est entré dans la cabine et j'ai retrouvé mes esprits.
- Mais enfin monsieur, sortez d'ici ! C'est incroyable !
- Excusez-la, a susurré Framboise, elle n'a pas encore aperçu vos pectoraux.
Puis, sans gêne aucune elle s'est adressée à moi :
- Tu connais l'épilation américaine ? Non ? Tu vas adorer... Et Côme aussi, tu verras.
- C'est quoi l'épilation américaine ? a voulu savoir le vigile ?"

Une heure plus tard, je ressemblais à ça :







Et Côme, en effet, a beaucoup apprécié...