lundi 28 avril 2008

Où Avanie lance une mode !

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Framboise m'a appris que dans notre blog, il faudrait créer des tendances, faire vivre la mode.
Et même, sans doute, étudier des instruments de haute-technologie. Je redoute particulièrement cette rubrique (elle appelle ça la rubrique Guik, je suppose que ce mot est agréablement assorti à celui de Blog) : il m'est déjà difficile de taper sur le clavier sans égratigner mes ongles vernis, alors s'il s'agit de tester sans arrêt de nouveaux gadgets, je ne sais ce qu'il adviendra de mes pauvres mains.

Néanmoins, comme l'a remarqué tout à l'heure, ma chère Maria-Magdalena, l'avantage c'est que je peux changer souvent de couleur de vernis.

Aujourd'hui, j'ai été, malgré moi, à l'initiative d'un courant de mode très "hype" dans mon quartier.

Je vais tout vous expliquer : j'ai deux chats, un mari, un fils de deux ans, Aloysius. Chez nous vivent aussi quelques domestiques dont Maria-Magdalena, mon exquise femme de chambre et cuisinière à ses heures.

(L'époux et le fils n'ont pas grand chose à voir avec le lancement du nouveau style de sac que je vous propose aujourd'hui. Néanmoins je préfère les avoir sous la main au cas où...)

Habituellement, Mina La Mine et Raskasse Kaskasse (vous comprenez qu'il ne s'agit là ni de mon mari, ni de mon fils) se sustentent de croquettes light achetées chez le vétérinaire. Ils souffrent d'un surpoids léger et de calculs rénaux que seuls ces aliments soulagent.

Malheureusement, depuis 3 jours le cabinet de notre vétérinaire est en pénurie et Indira, la bonne, n'a pas eu le temps d'explorer le quartier à la recherche d'un autre vétérinaire.... Elle s'est munie donc, exceptionnellement de pâtée pour chats. Et c'est ce qu'elle donne depuis deux jours à nos chats.

Autrement dit de "la boîte".


La boîte les rend fous.

Un jour, je ferai faire des test en laboratoire et l'on trouvera, mélangées à la chair de kangourou faisandée et de vache folle, de la drogue.

J'en suis quasiment sûre.

Comment justifier autrement, que les jours de boîtes transforment nos journées en calvaire ? Mina la Mine et Raskasse Kaskasse nous font trébucher à chaque pas, le mâle arrive à ouvrir le frigo lorsqu'Indira oublie de fermer la sécurité-enfant, la femelle miaule toute la journée, ils se battent et se précipitent dans la cuisine dès que nous nous déplaçons. Et, pour se venger de ne pas pouvoir en manger toute la journée... ces satanés animaux urinent et défèquent partout.

Véridique.

Comme tous les propriétaires de chats, nous avons toujours été fiers de leur fier caractère, de leur personnalité irrésistible, de leurs câlins éreintants. Mais là... Comment dire ?Nous avons des discussions étranges au petit déjeuner, qui comportent les mots éviscérations, euthanasie...(Si des membres de la SPA autre société protectrice de chats en danger sont choqués par ces idées, nous acceptons de leur remettre sans délai les deux animaux concernés.)

Il faut comprendre mon époux ; Côme a été très choqué lorsqu'il un chapelet de petites crottes a déboulé de son dossier en salle de réunion. Ses associés ont pouffé, un actionnaire est sorti en feignant de tousser ; visiblement, il étouffait de rire. Côme a dû, du bout des doigts fourrer les billes noires au fond de son attaché case et commencer son discours, comme si rien n'était advenu.

Vous imaginez son calvaire ?

Mon sac à main a donc fait son dernier voyage sur mon épaule, mercerdi dernier, lors d'une petite sortie pour aller acheter des escarpins Jimmy Choo.

Au moment de payer mes trois nouvelles paires de sandales, j'ai mis la main à l'aveugle et j'ai trouvé bizarre qu'il soit humide. Tiens, j'ai dû oublier un biberon. Ou une bouteille d'eau au bouchon mal vissée.

Non.

Je ne sais pourquoi j'ai eu ce réflexe primitif de renifler mes doigts et j'ai senti que je sentais, dorénavant, le pipi de chat.

Donc. J'ai prétexté un malaise soudain et ai quitté la boutique en trombe pour m'engouffrer dans la voiture où j'ai éclaté en sanglots. Karl a démarré sans poser la moindre question et m'a ramené à la maison.

J'aurais pu attendre le retour de Maria-Magdalena, à qui j'avais donné sa journée. Mais j'avais besoin de la paire de dorées pour dîner le soir même à l'opéra. J'ai passé ma carte Gold sous l'eau, l'ai arrosée de détergent. Puis j'ai fouillé mes placards et... je n'ai pas trouvé d'autre sac à mains. Ce qui est normal puisque je les donne en général à Maria-Magdalena ou à Indira qui les distribuent aux membres féminins de leur famille.

Finalement, au terme de plusieurs minutes de recherche, dans un tiroir de la cuisine, j'ai trouvé un sac Champion, en plastique rose.

J'y ai glissé ma carte bancaire et mes lunettes de soleil.

Et bien, croyez-le ou pas, quelques heures plus tard, de retour du bureau, Côme s'est écrié :

"Je ne sais pas quelle est cette nouvelle mode, mais Avenue Montaigne, toute la gente féminine arborait des cabas de plastique de la marque Champion !"

J'ai esquissé quelques pas de danse au milieu du salon et il a quitté la pièce, l'air préoccupé.

Crédit photo : Fratelli Rossetti

dimanche 27 avril 2008

Les vanités de Framboise

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Je ne sais dans quoi je me suis engagée lorsque j'ai accepté de joindre mes phrases aux diatribes de ma cousine sur cet espace qu'elle appelle un "blog".
D'abord, quel mot hideux, n'est-il pas ? A vrai dire, je peine à l'employer. Il me semble à chaque fois exhaler un borborygme. D'ailleurs, hier soir, j'ai vainement tenté d'en toucher quelques mots à Côme mais le nom s'est coincé dans ma gorge :
"Et bien, s'est exclamé mon cher époux, tu ne m'avais pas habitué à de telles privautés !

- Mais c'est Framboise qui..., ai-je bafouillé.

- Oui je sais que ta cousine a une influence plutôt... hum... disons, néfaste... mais de là à... enfin disons-le puisque tu as osé le faire... hum... de là à roter en ma présence...

- Oh ! me suis-je écrié, mais, mon bien aimé, jamais je ne me serais permise de...

- Sur ce, ma chérie, excuse-moi mais je vais me reposer un peu... une journée de travail m'attend demain !"

J'ai feint d'écraser quelques larmes lorsqu'il a posé ses lèvres sur mon front mais en réalité je me sentais très énervée. Côme a cette manie de me clore le bec en allant se coucher et qui n'est pas, le trait que j'affectionne le plus chez lui ! En outre, ces allusions au fait que je ne travaille pas sont tout à fait déplacées.

Mais passons. Côme est un ange le reste du temps !

Il y a donc une semaine aujourd'hui, j'ai reçu un mail de ma cousine, dont je ne suis pas encore revenue :

Ma chère et unique cousine, écrivait-elle, j'ai eu une idée amusante qui me permettrait (ainsi qu'un large public, je n'en doute pas) de bénéficier de tes conseils en matière de beauté, de cuisine, de gestion de personnel, d'élevage d'enfant. Je sais que ce sont des domaines (et pardonne-moi si j'en oublie) dans lesquelles tu excelles.

Bien sûr, j'ai cédé. J'ai toujours voulu m'occuper de Framboise qui a manqué d'une éducation sérieuse et qui n'est malheureusement pas pourvue du sens de la mesure. Songez que la dernière fois que je l'ai vue elle portait un treillis pailleté avec des Manolo Blanhik rouges et un débardeur qui ne dissimulait pratiquement rien de son anatomie. Elle n'a pas voulu passer une tenue correcte avant l'arrivée de Côme alors que je lui ai même proposé de porter avant moi une nouvelle robe de BCBG qui était, pourtant, assez sexy.

"Je suis très bien comme ça, m'a-t-elle répondu ! Je suis sûre que Paris Hilton que j'ai croisée hier au Baron, va me copier.
- Mademoiselle Hilton, n'est pas, à proprement parler - une personnalité reconnue pour sa décence, ai-je précisé. Tu veux dire que tu ne t'es pas changée depuis hier ? me suis-je exclamée, choquée.
- A vrai dire, je ne suis pas rentrée chez moi, m'a confiée Framboise en battant des cils. J'ai passé la nuit avec un footballeur... oh lala... tu aurais vu sa... Une vraie bête de sexe !"

Sur ces malheureuses paroles, mon pauvre Côme a pénétré dans le salon. Il a manqué avaler son chapeau en apercevant ma cousine avachie sur le sofa, les pieds sur la table basse, en train de gémir crescendo afin d'illustrer son propos.



Crédit photo :
Robe BCBG