dimanche 27 avril 2008

Les vanités de Framboise

Je ne sais dans quoi je me suis engagée lorsque j'ai accepté de joindre mes phrases aux diatribes de ma cousine sur cet espace qu'elle appelle un "blog".
D'abord, quel mot hideux, n'est-il pas ? A vrai dire, je peine à l'employer. Il me semble à chaque fois exhaler un borborygme. D'ailleurs, hier soir, j'ai vainement tenté d'en toucher quelques mots à Côme mais le nom s'est coincé dans ma gorge :
"Et bien, s'est exclamé mon cher époux, tu ne m'avais pas habitué à de telles privautés !

- Mais c'est Framboise qui..., ai-je bafouillé.

- Oui je sais que ta cousine a une influence plutôt... hum... disons, néfaste... mais de là à... enfin disons-le puisque tu as osé le faire... hum... de là à roter en ma présence...

- Oh ! me suis-je écrié, mais, mon bien aimé, jamais je ne me serais permise de...

- Sur ce, ma chérie, excuse-moi mais je vais me reposer un peu... une journée de travail m'attend demain !"

J'ai feint d'écraser quelques larmes lorsqu'il a posé ses lèvres sur mon front mais en réalité je me sentais très énervée. Côme a cette manie de me clore le bec en allant se coucher et qui n'est pas, le trait que j'affectionne le plus chez lui ! En outre, ces allusions au fait que je ne travaille pas sont tout à fait déplacées.

Mais passons. Côme est un ange le reste du temps !

Il y a donc une semaine aujourd'hui, j'ai reçu un mail de ma cousine, dont je ne suis pas encore revenue :

Ma chère et unique cousine, écrivait-elle, j'ai eu une idée amusante qui me permettrait (ainsi qu'un large public, je n'en doute pas) de bénéficier de tes conseils en matière de beauté, de cuisine, de gestion de personnel, d'élevage d'enfant. Je sais que ce sont des domaines (et pardonne-moi si j'en oublie) dans lesquelles tu excelles.

Bien sûr, j'ai cédé. J'ai toujours voulu m'occuper de Framboise qui a manqué d'une éducation sérieuse et qui n'est malheureusement pas pourvue du sens de la mesure. Songez que la dernière fois que je l'ai vue elle portait un treillis pailleté avec des Manolo Blanhik rouges et un débardeur qui ne dissimulait pratiquement rien de son anatomie. Elle n'a pas voulu passer une tenue correcte avant l'arrivée de Côme alors que je lui ai même proposé de porter avant moi une nouvelle robe de BCBG qui était, pourtant, assez sexy.

"Je suis très bien comme ça, m'a-t-elle répondu ! Je suis sûre que Paris Hilton que j'ai croisée hier au Baron, va me copier.
- Mademoiselle Hilton, n'est pas, à proprement parler - une personnalité reconnue pour sa décence, ai-je précisé. Tu veux dire que tu ne t'es pas changée depuis hier ? me suis-je exclamée, choquée.
- A vrai dire, je ne suis pas rentrée chez moi, m'a confiée Framboise en battant des cils. J'ai passé la nuit avec un footballeur... oh lala... tu aurais vu sa... Une vraie bête de sexe !"

Sur ces malheureuses paroles, mon pauvre Côme a pénétré dans le salon. Il a manqué avaler son chapeau en apercevant ma cousine avachie sur le sofa, les pieds sur la table basse, en train de gémir crescendo afin d'illustrer son propos.



Crédit photo :
Robe BCBG

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