dimanche 5 octobre 2008

Les mortifications d'Avanie

La vie est parfois trop injuste. Pour une fois que je convaincs Côme de laisser ses sous-fifres remplir ses fonctions pendant que nous partons pour de longues vacances méritées, il y a un souci.

Je m'étais occupée de tout. Je n'avais pas regardé à la dépense. Côme méritait ce qui se fait de mieux. Tout cela nous a coûté des sommes astronomiques. Qui ont été décuplées lorsqu'il nous a fallu rentrer une semaine plus tôt pour cause de crise financière. Le bienfait des journées à nous prélasser a été annulé en un appel téléphonique. J'ai pleuré pendant tout le trajet du retour alors que Côme remuait sa jambe nerveusement en consultant les cours de la Bourse. Je DÉTESTE quand il fait ça ! Heureusement que Shana était là pour s'occuper d'Aloysius, j'en aurais été incapable.

Bref, il me semble que chaque fois que je suis heureuse, il m'arrive un malheur. Par exemple, il suffit que j'aille chez la manucure pour me casser un ongle après. Si je choisis de faire réaliser un brushing chez le coiffeur, il pleut, j'ai oublié mon parapluie et Karl s'est endormi au volant de la voiture. Sans parler toutes les fois où mon fils a vomi sur une robe haute-couture que je n'avais jamais portée. Je me demande ce que j'ai fait pour mériter ça !

Cette fois, bien sûr, les choses étaient un peu plus graves. A peine arrivés à l'aéroport, Côme m'a confiée à Karl venu nous attendre et s'est engouffré dans la limousine envoyée par sa société. Les jours suivants je ne l'ai pratiquement pas vu. Quand il était là il repoussait son assiette. Regardait mes nouvelles robes d'un œil qui me paraissait soupçonneux. Un jour, Maria-Magdalena m'a prise à part pour me demander - en toute franchise, depuis le temps qu'on se connait - s'il y avait un risque qu'elle se retrouve à la rue... C'est alors que j'ai réalisé que nous risquions d'être ruinés.

J'ai décidé d'être un peu raisonnable pour ne pas aggraver la situation et j'ai retardé les payes de tous mes domestiques. J'ai aussi choisi de garder pour moi les cadeaux que j'avais ramenés pour Bertille, Framboise et Léontine. Je ne voulais pas avoir l'air futile alors que le nombre de gens mourant de faim dans le monde était en augmentation constante.

J'ai vainement tenté de m'intéresser à ce qui se passait mais franchement, c'est d'un ennuyeux ! J'ai vite décroché. Finalement j'ai décidé de jouer carte sur table avec Côme. A la fin d'un repas je lui ai proposé un petit massage :
'Tu es tellement tendu mon bien-aimé, en ce moment, cela te fera du bien."

Il n'a pas refusé et je me suis glissée sous la table.

Quand son affaire fut finie, je lui ai demandé :
"Dis-moi tout, très cher, sommes-nous pauvres ? Tu sais que je t'aimerai malgré tout. Je serais même prête à revendre quelques unes de mes robes si tu le souhaites.
Il a éclaté de rire, ce qui m'a fort surprise. Il est rarement aussi spontané. Entre deux hoquets il a hurlé :
- Mais non, Avanie, nous sommes bien plus riches encore !
- Ciel, comment se fait-ce ? ai-je demandé.
- Je ne le sais pas moi-même !
- C'est presque indécent alors ?
- Totalement, a dit Côme."

Ce qu'il m'a infligé après l'est plus encore.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Un massage sous la table? Avanie, quel retour...

Anonyme a dit…

Ah, on part et on revient, on part et on revient, on part et on revient.

Constance, mon enfant, la constance est mère de tout...

Anonyme a dit…

Merci pour cette information interessante